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jeudi, avril 28

Ce midi, à quatorze heures, 

Au sortir du minable resto-cantine ultra bruyant où on nous avait servi une aile de raie sur son lit de riz froid,
sur le chemin qui nous ramenait à ma boîte,
un chemin de bitume défoncé qui longe une route très passante,
un chemin certes bordé de quelques buissons et d'autant d'arbres,
un chemin le long duquel on pouvait certes deviner le chant des oiseaux, mais robustement couvert par le bruit des bagnoles et des camions,
sur ce chemin de 50 mètres où nous marchions ensemble,
sur ce chemin d'une banalité repoussante,

un homme, encore jeune malgré sa calvitie embryonnaire, m'a fait la déclaration suivante :

"Oh, une petite promenade digestive, ça fait du bien de prendre l'air comme ça dans la verdure, ça fait au moins 2 ans que ça m'était pas arrivé.
Mais, qu'est-ce qu'on entend, c'est des oiseaux ?"



J'ai été tentée de le rassurer, de lui dire que non, c'était pas des oiseaux, qu'ici aussi comme chez lui à la Défense, les oiseaux étaient tous morts depuis bien longtemps, et que les arbres étaient en plastique pour mieux résister aux gaz d'échappement.
De lui dire que les cris aigus qu'il entendait, c'était simplement ceux des enfants victimes de pédophiles.
Qu'il n'y avait donc pas lieu de s'inquiéter ou de s'interroger sur son environnement quotidien.



Mais bon, déjà que j'avais payé le déjeuner, faut pas pousser.


lundi, avril 25

Hier, jour de pluie et de foie gras, 

J'ai fait des haltères.
Environ 2 séries de 3.
Au moins.

Depuis lors, j'ai mal au bras gauche.

Je dois admettre que j'aime bien cette petite douleur.
Sûrement parce qu'elle me rappelle mon statut d'être vivant et musclé.
Enfin dans ma tête uniquement, parce que je vous rassure, ma mère voit toujours en moi une potentielle réfugiée des camps. Ce qui la pousse à me nourrir uniquement de 4/4 breton (280 g de beurre).

Mais là les haltères, ça me plaît bien.
Déjà parce que c'est pas vraiment du sport.
Et puis ça n'engage à rien.
En plus, si on les laisse traîner judicieusement par terre, on peut rigoler en voyant les gens s'exploser les doigts de pieds dessus. Ou les chats mais curieusement, je pressens que la nature féline, sournoise par essence, serait du genre à éviter lestement l'obstacle plutôt que de consentir à amuser ses maîtres par un explosage de coussinets.

Je vous le dis très sérieusement, je ne sais pas ce qui me retient de passer à Décathlon en sortant du taf pour m'en acheter, des haltères.


Enfin si je sais, j'ai laissé ma CB à ma femme.
Avec le code.

Oui je sais elle est juive, c'est de l'inconscience vous allez me dire, mais là c'est Pessah, la Pâque juive, ils doivent bien avoir quelques restrictions cette semaine-là, du style : interdit de manger de la farine , de mettre des chaussures en nubuck, et de voler.



Je me demande aussi quelque part si cette soudaine envie de faire des haltères, et partant d'avoir des bras parfaitement dessinés au moment de l'arrêt des pulls et du passage aux débardeurs, ne serait pas un peu empreinte d'un soupçon de cruauté bicéphale ...

1- Ce serait un coup supplémentaire porté au moral de ma chèfe qui a les bras flasques et boudinés (si, les 2 ensemble, c'est possible),
2- ça me permettrait de coller mon poing dans la gueule de mon chef la prochaine fois qu'il ne m'écoute pas quand je lui parle.

mercredi, avril 13

Impatients ! 

Oui je traîne, et alors ?
J'ai pas que vous à m'occuper, j'ai aussi un chat, une femme, des commerciaux, un boulot, un yucca... alors bon.

Tout le monde attend beaucoup de moi.
Surtout le yucca j'ai remarqué.
Qui de l'attention, qui du sexe, qui des croquettes, qui de longs discours, qui du temps...

Mais moi au moins, à la différence de Shane, on ne me demande pas que du sexe.
En tous cas le yucca, je lui ai demandé, ça l'intéresse pas.

Bref.
Vous l'attendiez, le voilà :
Le post du mercredi 13 avril.

Bien bien bien...
Que vous dire ?

Je propose un développement en 3 temps.

1ère partie : Berlinette découvre les joies de la vie de bureau

Où l'on apprend que Berlinette, bien motivée par son taf et par le lancement qu'on lui confie, prépare une super présentation (sur Keynotes, merci Thierry) pour ses commerciaux, un truc de folie, avec de l'humour, du décalage, tout génial quoi.
Pendant ce temps, Marcelle Griffon sa chèfe, mue par une absence totale de personnalité, prépare de son côté, sur son lancement propre, un powerpoint à son image : ennuyeux comme une pluie d'automne en mayenne.

Sachant cela, Berlinette se délecte plusieurs semaines à l'avance du résultat final lors du séminaire commercial, à savoir triomphe et vénération pour elle, le fond du gouffre de l'humiliation pour Renée Derhy.

Las...
Force est de constater que les applaudissements furent maigres et que personne ne lança de tomates pourries sur En-Devernois-je-suis-moi.
Une expérience des plus décevantes.

2ème partie : Berlinette s'encroûte

Où l'on s'inquiète en découvrant que Berlinette ramène du boulot à la maison le week end, qu'elle n'est pas sortie depuis fort longtemps, pas même pour acheter des fringues, qu'elle joue au backgammon, au scrabble ou au trivial avec sa femme et qu'hier soir, elle a même acheté un jeu d'abalone pour varier les plaisirs.

Et là je dis, attention, le point de croix s'approche à grands pas...

3ème partie : Heureusement, Berlinette se souvient qu'elle est jeune, en fait

Où l'on se rassure en planifiant un week end au sonar avec quelques fidèles paroissiens de l'Eglise de la Sainte Trinité (Garnier-Kittin-Allien).
Où l'on anticipe par ailleurs avec une certaine délectation l'apéro en terrasse sur le vieux port, la peau tirée par le sel et le soleil, pendant qu'au loin, des indigènes dansent le sirtaki dans la garrigue.

Conclusion :
Aucune dans l'immédiat.


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