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mercredi, mars 31

L'elasticité du temps 

est une notion métaphysique bien concrète qui ne lasse pas de nous époustoufler mon ami et moi-même.
Nous ne comptons plus les mails soupiratoires et laconiquement titrés :
"16h41. Mon dieu comme le temps ne passe pas" (ça j'adore mais c'est de lui. foque)
"il est onze heures cinquante quatre mais si je l'écris en toutes lettres crois-tu qu'il sera onze heures cinquante cinq?"
"dans moins de 24 minutes je me casse"
And so on, and so fucking on.
Nous l'avons compris par le truchement de ces remarquables exemples, au bureau, le temps est une limace visqueuse et gluante qui rampe dans les marécages méphitiques de l'ennui.
Ou plutôt devrais-je dire était une limace.
Pour des raisons qui m'échappent, voilà que mon boulot déciderait de requérir toute mon attention et toute mon intelligence ? Quelle idée saugrenue.
Il me semblait pourtant que nous avions conclu un pacte des plus robustes : je ne suis presque pas payée MAIS j'ai droit à une boite mail et une chaise confortable pour nourrir une solide amitié mailistique.
Piétiné le pacte, ratatiné. Désormais, depuis aujourd'hui, j'ai des trucs à faire. Et un peu dans un genre d'urgence pressée qui pis est.
Gageons que ça ne durera pas trop longtemps. "Gageons" c'est plus fort que "Espérons" sémantiquement parlant, c'est compris là-haut Monsieur Ducon qui n'exécute rien de ce qu'on lui demande ?

Mais le temps a ceci de pervers qu'il se masturbe en se jouant de nos nerfs, en nous manipulant allègrement. Une fois le bureau abandonné à sa vie nocturne de moquette grise et de néons qui grésillent, le temps décide de piquer un sprint. Pour peu qu'on lâche le bureau pour DEUX jours consécutifs, appelons-ça un week end, ce connard s'attaque au record du cent mètres.

C'est la raison pour laquelle samedi dernier, alors que je déambulais et tintinabulais nue dans un lit sous une couette pas vraiment seule, mon regard ayant croisé celui du radio-réveil, je me suis écriée "TREIZE HEURES DIX !!!?", d'une voix théâtralement nimbée de perplexité.

Parce que d'une part moi je croyais qu'il était plutôt onze heures quarante-et-une ou bien midi douze. Mais vraiment, j'étais d'une conviction unanime là-dessus.
Et puis aussi treize heures dix c'est une heure que je ne vois jamais passer sur l'horloge de mon pc du bureau, qui doit être l'horloge mondialement la plus consultée de la mayenne, à cause de la bien-nommée "pause-déjeuner" pendant laquelle souvent je mange des pâtes.
Par ailleurs, confrontée à l'évidence de la fuite inexorable du temps lorsque je pratique des activités de pas-bureau plutôt délectables, et bien imprégnée de la non-fuite du temps lors des activités de bureau détestables, mon indignation avait un peu envie de monter sur ses grands chevaux.

Sachant tout cela, vous comprendrez ce que la perte nocturne d'une heure a pu susciter en moi d'aigreur frustrationnelle.
Et par là même, donner naissance à d'incrédules abîmes de mécontentement.

Le changement d'heure, c'est évidemment la dernière grande aventure de ce siècle.
Mais moi je n'aime pas l'aventure.



mardi, mars 30

Mal rasé 

De tous temps, j'ai eu un faible pour les chanteurs mal rasés qui dépriment en français avec des guitares. Pas que je leur trouve un immense talent, ça non, mais je suis bon public, dès que c'est cynique, j'aime bien. Genre là sur le cd des inrocks, j'aime bien la 3 et la 4.

Tout ça pour dire... rien.

"Je n'ai pas de courage
Ce n'est plus de mon âge
Je n'ai jamais voulu
Etre l'heureux élu"


Au boulot j'ai passé une heure à chercher des photos de chiens dans des books, des chiens très très bien coiffés, des mannequins-chiens pris en photo par des pros dans des studios. Et après moi je me suis fait massacrer la gueule par un photomaton qui parle mais qui n'a pas beaucoup de conversation. Il y a des chiens plus chanceux que moi.
Tout ça pour dire... rien.

Bon, pas la peine de se leurrer, je n'ai rien à vous dire. Juste peut-être vous demander votre avis, un genre de focus group, de blogstorming, puisque le mailstorming auprès de mes potes s'est révélé robustement stérile. C'est pour un genre d'expérience N.D.E.èsque tertiodimensionnelle étrange. L'autre jour pendant le sexe, j'ai quasiment failli m'évanouir (je reconnais les symptômes, ayant derrière moi, outre un déficit en sweats Poivre Blanc, des années de syncopes subites et inopportunes). Tête qui tourne sa race, qui flotte, yeux qui clignotent, oreilles qui acouphènent, fourmis et picotements dans le visage. Pendant le sexe.
Voilà une aventure roborative, dont je me délecte encore, qui m'a laissée nimbée de perplexité. Toutes les suggestions étio-pathogéniques (ou même juste des explications) sont les bienvenues.

(PS1 : Les mal baisé(e)s ne peuvent pas répondre à cette question, désolée)
(PS2 : Aucune hypoglycémie, alcoolémie, ou droguémie dans mon sang à ce moment là, si c'était si limpide, je ne vous demanderais rien)


vendredi, mars 26

Classicisme 

Le regard fièrement tourné vers le passé, comme en atteste mon ostalgie évoquée ci-dessous, le coeur gonflé d'amour filial pour notre belle langue que je manie voluptueusement, le verbe haut et la rime riche, j'ai décidé de saupoudrer sur ce site quelques paillettes d'othodoxie classique.

J'ai redouté que ce ne fusse une entreprise périlleuse voire vouée à un implacable échec.
Nonobstant, une rapide et roborative consultation des règles d'or du grand théâtre réduisit au silence mes robustes doutes et me confit d'aise.
Jugez plutôt.

Le théâtre est soumis à une série de règles : la bienséance, la vraisemblance , et les trois unités (unités de temps, de lieu, et d'action).

La bienséance : ce qu'il est permis de montrer sur la scène sans choquer le public de l'époque. On ne montre sur la scène ni la violence, ni la mort sanglante ni le contact physique. La bienséance rend le théâtre tragique un théâtre surtout de paroles.


Bon déjà j'ai bon : sexe drug and rock and roll, mais jamais au grand jamais de mort sanglante ni de violence. Le seul sang qui coule ici c'est celui de mon utérus et je ne vous en parle pas si souvent que ça, même pas une fois par cycle, donc j'ai bon.

La vraisemblance : ce qui semble croyable dans l'attente du public. La vraisemblance est conditionnée par l'époque et par le genre. Elle est affaire de préparation psychologique de la part de l'auteur et doit se distinguer de la vérité . En termes très simples, la vérité présente ce qui est, la vraisemblance ce qui devrait être.

"Jamais au spectateur n'offrez rien d'incroyable:
Le vrai peut quelquefois n'être pas vraisemblable." (Boileau)


Les libertés que je prends régulièrement avec la vérité n'ont évidemment pour but que de m'approcher au plus près de la vraisemblance. Quand je vous narre une saynète croquignolesque, je prends toujours soin de penser à ce qui pour vous sera le plus vraisemblable, comme le récit d'une soirée devant la Nouvelle star (vraisemblable) plutôt que celui d'une lecture attentive au stabylo d'une thèse de doctorat sur les rats obèses (incroyable mais vrai).

Les trois unités s'appliquent également à la tragédie et à la comédie.

"Qu'en un jour, qu'en un lieu, un seul acte accompli
Tienne jusqu'à la fin le théâtre rempli." (Boileau)

Unité d'action (appelée aussi unité de péril ) : la pièce ne met en scène qu'une seule action principale. Il peut y avoir des intrigues secondaires mais ces dernières doivent trouver leur résolution au plus tard en même temps que l'action principale. Une fois échappé au danger qui le ménace, le héros ne doit pas s'affronter à un nouveau péril qui n'est pas une conséquence directe du premier.


L'héroïne, Berlinette, est confrontée à un péril principal : sa quête vaine du sens de la vie et sa soif du vide. Elle rencontre également des intrigues secondaires : des appartements en travaux, une condition matérielle nimbée d'indigence, une baisse de ses statistiques, un boulot et une ville de merde, intrigues qui ont largement des années devant elles pour se résoudre vu que c'est prévu pour "au plus tard en même temps" que le péril principal.
Mais elle n'affronte pas de nouveaux périls qui ne soient des conséquences directes du premier, ça non alors, c'est un principe. Et Berlinette n'est pas fille à fouler aux pieds ses principes.

Unité de temps : toute l'action représentée est censée avoir lieu dans un seul jour. Racine voulait rapprocher le plus possible la durée de la représentation à la durée de l'histoire.

Racine et Berlinette ne sont pas hyper potes on dirait. Mais l'histoire de Berlinette se déroule toujours dans le même fuseau horaire, ce qui unifie robustement l'unité de temps.

Unité de lieu : toute l'action représentée se déroule dans un seul endroit. On ne peut pas montrer un champ de bataille et ensuite l'intérieur d'un palais. L'unité de lieu exige des récits de ce qui se passe ailleurs, les récits de combats notamment (où la question de la bienséance joue aussi).

L'action se déroule actuellement à Laval (la pauvre) et toutes les scènes de combat sans comédiens de cascades (ou de baise sans trucage - merci bien je préfère quand c'est pour de vrai- et parfois sans accessoires) qui se tiennent à l'extérieur sont bienséamment rapportées depuis mon ordinateur à Laval (la pauvre).


Démonstration est faite, non seulement ma vie est une tragédie, mais mon blog aussi.
Dans les règles de l'art.
Mon passé est tragique, mon présent est catastrophique, heureusement que je n'ai pas d'avenir.


jeudi, mars 25

Hommage 

Je fais pas souvent ça (jamais) alors pour une fois je peux me lâcher : le dernier post de Mon avis surtout me rend HYSTERIQUE. Mon dieu, que c'est bon.

mercredi, mars 24

Quand les souvenirs se nimbent de mauvaise foi nostalgique... 

Je suis au bureau, je me fais un peu chier. Sur la feuille des proceedings que j'ai imprimée, il y a le logo du congrès, c'est un genre d'étoile ou de rosace avec des traits, j'en colorie certains en rouge et après je regarde ce truc pendant longtemps... Demain j'amène un cutter au bureau et j'entaille la table pour dessiner des pentagrammes.

J'aime bien me souvenir avec nostalgie des années d'école, que ce blog m'évoque un peu par ses graffitis puérils, pourtant je n'y étais pas heureuse et je n'y avais pas beaucoup d'amis.

A chaque fois que quelqu'un dit "par contre" je pense "non, il faut dire en revanche", depuis ma prof de français de seconde qui était fabuleuse et qui avait foutu la honte à mon père en conseil de classe en disant que j'avais "de la grâce". Moi je suis assez d'accord avec elle mais mon père confus avait pirouetté en répondant que je m'étais pourtant faite virer du conservatoire de danse.
Tu m'étonnes, je restais assise 2 heures sur les barres à discuter avec une grande au lieu de passer comme les autres de la seconde à la quatrième, puis seconde, plié, première, on regroupe, saut-de-biche, seconde.

Ma prof était fan de moi parce que je lui avais fait le coup de l'orgasme caché dans le vent et les roseaux de Madame Bovary en commentaire composé. Paf, 20/20. Yeah. En même temps, prof de seconde, tu dois pas souvent lire le mot "orgasme" (dont la signification concrète ne m'a été révélée que bien des années plus tard) dans tes copies, alors je la comprends. Et moi j'étais fan d'elle.

D'ailleurs les profs de français j'ai remarqué, y'a pas de demi-mesure, c'est soit des nazes finis, soit des mentors que tu les vénères ta race.

Ce qui n'est pas sans rapport avec le fait qu'au collège et au lycée, tu es un petit animal craintif, alors les mots et les livres, c'est un peu la bonne planque, donc obligé : un bon prof, tu le vénères, un pas terrible, un qui ne s'adresse pas à ta sensibilité à fleur de peau, tu le méprises.

C'est pas facile de vivre à cet âge-là, tu as de l'acné, plus que les autres, eh oui, un appareil dentaire, sur au moins la moitié sinon la totalité de tes dents, tes fringues sont un REEL et PERPETUEL problème : pourquoi ça fait pas pareil sur moi que sur Hélène R. quand je rentre ma chemise vichy dans mon jean noir, hein? Pourquoiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii ? Parce que elle son jean c'est un Levi's et sa chemise une Chevignon et pas toi, toi c'est de la sous-marque alors la coupe est un peu ratée, obligé, et puis elle a des seins elle, pour remplir la chemise, et pas toi, obligé...

On en a des problèmes, alors les cours de français, c'est un peu le pied quand même, surtout comparé aux cours d'EPS où tout le monde a des survêts Poivre Blanc super classes et toi tu as un jogging "Z" en bas vaguement assorti à ton sweat Poivre Blanc que tu as mendié pendant des années et qu'on a fini par t'offrir en rose (et merde) environ 2 mois avant que Poivre Blanc ne soit délaissé au profit d'Oxbow. (Et merde.)

Ma prof de 4ème aussi était géniale, elle lisait mes rédacs devant tout le monde, vas-y après ça pour te faire des potes, pour expliquer que ouiiiiiiiiiiiiiiiiii, tu majores à tous les contrôles, mais tu n'en es pas moins humaineuh ! Et puis elle était belle et grande, et elle lisait avec une belle voix, mais ces connards de 4ème2 ne trouvaient pas mieux que d'urban-legendiser sur le fait qu'elle était gouine Argh ! beurk ! Et ils l'avaient affublée d'une compagne prof d'histoire assez repoussante je dois dire, et ils étayaient leurs rumeurs par des trucs imparables, comme le père de l'un deux qui connaissait un plombier qui était arrivé une fois chez elle et qui y avait trouvé aussi la prof d'histoire, que veux-tu répondre à ça, c'est convaincant comme argument-massue, alors comment veux-tu après, ne pas être un minimum traumatisée après à l'idée d'être pareil, à l'idée d'être un sujet de rumeur de sales gosses...

Et puis finalement, aujourd'hui, j'achète mes T-shirts Petit Bateau par piles, et je ne mets quasiment que ça, et ça me fait bien marrer d'avoir eu l'impression d'être Cosette pendant toute cette adolescence pas assez griffée Chevignon.
A cette époque, le fait que nombre de ces petits branleurs habitent en appartement avec des parents divorcés, alors que moi je vivais quand même avec mes 2 parents dans un genre d'hôtel particulier, avec un genre de villa aux Portes-en-Ré pour les vacances, ne me semblait pas un critère important.
Les pauvres... Je les plaindrais presque...

Qu'ils crèvent.

mardi, mars 23

Pour la bonne bouche,  

desfois je vais . Et je me marre. Ou bien . Et je me marre. Mais vraiment quand j'ai envie d'une robuste rigolade quoi.

Pour la bonne bouche j'ai regardé Questions pour un champion... Sophie Davant a voulu faire plaisir à son mari qui est quand même un peu sportif vu que c'est Pierre Sled, en prenant sport aux 4 à la suite. Elle a fait UN. Et Patrick Sébastien n'a pas réussi à trouver le mot "cabaret". Bon je sais, ça a l'air super drôle comme ça, mais c'est parce que je raconte bien. En vrai c'était chiant. Y'avait une fanfare et tout.

Tout à l'heure nous avons eu de la grêle.

*....................................................................*
(le nombre de points est proportionnel à la longueur du soupir)

Faire Le Mur 

Hé ho ! J'étais sérieuse pour Berlin ! Vous êtes priés de m'envoyer vos bons plans logements, bonnes adresses et tout et tout. Et plus vite que ça.

J'arrive même pas à croire à la nullité du disque que j'ai acheté samedi. Pourtant je l'ai écouté... Dans quelle mesure cet achat inconsidéré est-il lié à la joliesse de la nana de chez Katapult?
Ils ont vraiment tout compris au marketing eux alors...

lundi, mars 22

Ne vous méprenez pas.  

Oui c'est une descente. La pire.
Mais bon.
Je ne pleure pas, c'est à cause des oignons.
Je n'en veux pas à mes coeurs roses de me faire ça, ce n'est pas vraiment de leur faute, c'est aussi et surtout de la mienne. La descente, c'est le moment où je vois avec plus de clairvoyance, plus de désespoir aussi, mais c'est toujours la réalité.
Une vie sans drogue, oui, pour les autres.
Moi je ne joue pas dans la cour des grands. Je suis une petite joueuse.
Je m'appelle presque Berlinette, j'ai 26 ans. Je prends des extas depuis 2001. Et depuis cette date en tout, je ne dois pas dépasser la cinquantaine de cachets. Et la coke, mettons 20 ou 30 grammes maxi.
J'évite de prendre des produits 2 soirs de suite, parce que le 2ème soir, comme le 2ème baiser, est toujours moins beau.
J'évite de prendre des produits plus d'une fois par mois. Pour me laisser le temps d'oublier.
Et pour ce soir, quand j'aurai écouté les Youngsters 253 fois, ça ira mieux.
Tout à l'heure, vers 20h30, j'avais envie de mettre un terme à tout ça. C'est facile, j'ai une pleine boite de Tranxen oubliée ici par quelqu'un qui n'est pas un numéro et qui n'est pas une droguée.
Là, 21h52, je mange des pates au thon.
Ce n'est pas la rage de vivre, juste un vague instinct de survie.
Mon envie de vivre en temps normal est assez vague elle aussi d'ailleurs.
Tout ça s'équilibre vaguement, un genre de niveau moyen de vie.
Je voudrais ressentir des trucs forts, je voudrais être satisfaite et épanouie, heureuse de mon sort. On me dit que c'est impossible. On me manipule, on tire des ficelles, et on m'envoie dans le mur. Alors bon. Comme d'hab, j'encaisse. Desfois ça fait du mouillé dans mes yeux mais je serre les dents.
J'ai cru la semaine dernière que je m'emballais, que je m'enthousiasmais pour une fille. En fait bof.
Tout à l'heure, 18h12, sur le parking de Carrouf, j'ai écrit ça en pleurant :
Elle est tellement jolie et fraiche. Elle aime ma musique. Il n'y a pas une seule faute de goût chez elle. Je pourrais être son amie en plus d'être sa maîtresse. Elle a de la classe et elle a bon goût et elle fait du théâtre et elle doit être trop mignonne sur une scène avec un peu de sueur dans le cou et la peau du dos moite et ses cheveux qui frisent un peu et je sais bien que c'est une fille comme ça qu'il me faut, MOI je le sais, moi je l'ai compris, alors qu'est-ce-qu'il vous faut de plus, de quelle preuve supplémentaire avez-vous besoin putain, laissez-moi l'aimer, laissez-moi tomber amoureuse d'elle putain !
Oui je parle à Dieu desfois, ou à son suppléant ou à n'importe qui en charge de tout ce bordel.
Mais j'ai encore plus pleuré à 20h18 quand mon ex est partie d'ici. Je crois que j'aurais volontiers larvé dans ses bras.
Bon là 22h04, j'ai envie de mon ex (la dernière) et je veux une nouvelle chance avec la fille.
Je vais aller me coucher bientôt, peut-être pleurer encore un peu, mais comme j'ai mal à la gorge, le nez bouché c'est pas un bon plan. Demain je vais me lever et boire du café. La question sera de savoir si je prends la giclée de Locabiotal avant ou après le café. Si je tiens jusque là, je vais regarder un bout de Confessions intimes. Pour la bonne bouche.
Savoir ce que je veux, savoir où je vais, savoir ce qui me rend heureuse. Y'a bien longtemps que j'ai compris que c'était peine perdue.
Ce qui m'embête le plus dans cette affaire, vous l'avez compris, c'est le vide que j'ai vu en moi, la sublime béance, là où je croyais avoir du coeur Don Diègue, là où je croyais être un peu fleur bleue quand même. Continuer ce cirque avec une case en moins, celle des sentiments, ben oui après tout pourquoi pas. Je pourrais devenir salope professionnelle à la place. A 26 ans... Sur le tard...
J'y réfléchis et je vous en reparle ?

Oui peut-être bien que le traffic s'auto-génère, mais vous n'êtes quand même pas bien nombreux à me visiter et vous avez toujours envie de commenter les posts sans intérêt en laissant croupir mes épanchements à cœur ouvert dans les limbes de l’indifférence. Je ne saurais pas dire si je vous en veux pour ça, peut-être n’ai-je pas non plus une folle envie de lire des banalités ou des preuves de crasse incompréhension en réponse à mes débordements. Je suis une rivière en crue, je charrie de la boue et des branches mortes. Je vous inonde les jardins, les caves et les garages de mon eau sale, je laisse des traces sur les murs propres, je vous oblige à mettre la machine à laver sur des cales, non vraiment je comprends que cela ne vous enchante guère. Mais c’est vous qui avez choisi d’habiter en zone inondable… C’est vous qui avez mis mon adresse dans vos favoris (oui, les touristes, les zappeurs, les papillons volages, je ne leur parle pas).
[Ah oui, juste par curiosité, je voudrais bien savoir qui c’est ça : ATuileries-104-2-1-80.w193-252.abo.wanadoo.fr, mais vraiment juste pour savoir hein, si vous voulez pas spa grave, c’est juste que ça fait longtemps que je vois cette adresse….]

Et c’est toujours pareil, et c’est toujours le même cinéma, je me drogue, ça me dure 4 heures de bonheur chimique que je ne peux même pas vous raconter, vous n’aviez qu’à être avec moi, comme Stadtkind, comme Jérôme, je me drogue et après je me tape la descente aux enfers, et, patatras, me voilà sur le blog.
Mais là j’avoue qu’il y a de quoi verser dans le misérabilisme putassier, je n’ai jamais vu ça, c’est incroyable. Ah certes, mon corps ne s’est pas agité de tremblements qui se prenaient pour des convulsions spastiques comme certaines fois, ah certes, mon mal de crâne a été vaincu par le chevalier Propofan, mais putain, mon âme a été laminée, ravagée, piétinée, et ça CONTINUE, je descends, plus bas, plus bas, putain.
Il y a un contexte bien sûr, il s’est passé des choses, je me suis pris des doutes incroyables dans les gencives, j’ai vu s’effondrer lamentablement les espoirs dont je vous avais esquissé la beauté adolescente tout récemment.
N’allez pas croire qu’elle m’a jetée, non non, ce serait trop beau. If only je pouvais souffrir un peu par amour, ce serait classe, ça voudrait dire que je ressens des trucs. Non non. Bien au contraire, elle me veut, elle n’en peut plus de moi, elle est à fond. C’est moi. Moi qui ai vu l’intérieur de moi, et qui n’y ai rien vu justement quand la douceur, la beauté, la jeunesse et la fraîcheur étaient dans mes bras. Moi qui me suis regardée avec effroi rester de marbre devant tant de merveilles, moi qui ai pris peur soudain d’être morte en-dedans.

Entre le prozac anxiogène et tristogène de l’autre fois, et le non-désir / non-amour de cette fois, j’ai un peu envie de crier au complot, de croire à un truc d’esprit vengeur ourdi contre moi par dieu sait qui. J’ai un peu envie de chanter comme Blonde Redhead "incurable paranoiac, hysterical depression". Mais sans avoir 17 ans cette fois-ci.

Par ailleurs, comme mon amygdale gauche est über enflammée, il me devient assez difficile de déglutir. Je vais donc cracher dans un mouchoir à intervalles réguliers. Bon au bureau, on va peut-être me regarder bizarre. Je vous dirai.



jeudi, mars 18

Bon pardon... 

Vraiment pardon de vous embêter avec ça, mais ça m'énerve de pas savoir : la candidate de la Nouvelle Star qui FAIT gouine...
Est-elle ou n'est-elle pas gouine en vrai ?

Non mais c'est vrai quoi, j'ai le droit de savoir. On me manipule? C'est du marketing?
Dans ce cas du marketing sectoriel fondé sur l'idée que ce serait MOI le coeur de cible de cette daube d'émission ?
Bouh... toutes ces questions existentielles...


Edit : Bon, comme indice supplémentaire, ce soir elle a chanté (faux) Sans contrefaçons.
Alors?

mercredi, mars 17

Raz de marée 

Je me suis promis de n'en rien faire, et puis voilà que déjà je vous dévoile, je vous ouvre les vannes, je vous abreuve de ce qui devrait rester secret. Je ne suis pas superstitieuse mais il faut bien admettre qu'il y a quelque chose d'assez imprudent à venir là déjà vous exposer impudiquement des faits qui ne sont encore que des bribes, des ébauches, des espoirs. Une arrogance à provoquer le destin, à le narguer, à lui dire eh connard, je t'emmerde, tu as fait le début, tu as bien assuré, mais maintenant tu vois mon pote, je m'en lave les mains de tes exigences désuettes qui veulent qu'on ne mette jamais au grand jamais la charrue avant les boeufs, que jamais on ne commercialise la fourrure d'un ours qu'on n'a pas encore trucidé, croyances populaires, bon sens de merde, eh connard, essaie un peu pour voir de m'en empêcher... Maintenant c'est moi et moi seule qui décide.

Et déjà je décide de vous autoriser à savoir, je vous mets dans la confidence, soyez flattés, soyer fiers, soyez émus, vraiment, je dois avoir besoin de vous, c'est pas possible autrement, vous devez m'être précieux au-delà de ce que vous imaginez pour mériter de savoir. Vous êtes bien plus que le trou dans lequel le roi Midas vient brailler ses trucs indicibles, vous êtes plus que l'oreille neutre du psy, vous êtes plus que des épaules compatissantes, vous n'êtes rien, vous êtes ce que je décide de faire de vous, vous n'êtes qu'un pronom auquel je m'adresse parce que j'ai besoin d'écrire, vous êtes ce que ma représentation mentale fait de vous, vous n'êtes rien, vous êtes des statistiques, des adresses IP, vous êtes ma raison d'écrire, vous êtes le moteur et la destination, de ce véhicule auquel manquent les freins.

Les freins qui devraient m'empêcher de faire ça, car désormais ce n'est plus une mais deux ex qui lisent ce journal, et qui mangent, et qui morflent. La première un peu plus, parce qu'elle en bave et qu'elle est fragile, et la deuxième un peu plus aussi parce qu'elle n'est pas si forte qu'elle le laisse croire, et parce que je l'ai larguée sans ménagements, sans scrupules et sans gants de velours, sur MSN. Hier soir. Je suis monstrueuse. Qu'elle recoive ici mes excuses fuyantes, ma désolation honteuse, qu'elle trouve ici les raisons de me détester pour cesser d'avoir mal.

Les freins qui devraient m'empêcher de faire ça, car rien n'est moins sûr, rien n'est plus hasardeux que cette nouvelle aventure, rien ne permet de croire que ça puisse marcher, qu'il y ait même une chance sur un million que ça puisse simplement être.

Déjà oui un nouveau début, un nouveau départ, et déjà je sais que les premiers instants seront gênés, que la tension se lèvera à la faveur d'un peu d'obscurité ou de beaucoup de gros son, que les yeux vont se mélanger, que les lèvres vont devoir se mordre pour ne pas s'entre-dévorer, que les mains, timides d'abord, vont ensuite explorer sans pudeur, vont vouloir se poser partout, pour découvrir chaque parcelle de cette nouvelle peau, je sais déjà les questions qui viendront ensuite, quand elles auront repris leur souffle, elles vont se demander pourquoi, depuis quand, essayer de savoir ce qui chez l'autre a tout déclenché, et encore après elles vont se taire et se regarder et se noyer dans les yeux de l'autre, et encore après elles vont se faire l'amour, et ce ne sera pas terrible, comme une première fois timide et maladroite, et c'est tant mieux.

Vous voyez je sais tout, je sais déjà, et ça m'embête un peu cette facilité, quel intérêt si c'est gagné d'avance ? On le saura, j'aime bien mieux quand c'est perdu d'avance. Quoique là, il y a en réserve des cartes maitresses comme la distance, comme l'incapacité matérielle de se voir, qui font que c'est peut-être un peu, et heureusement, perdu d'avance.
Je sais déjà tout, et pourtant je veux, je désire, je découvre des émois adolescents, je me pâme, j'ai 14 ans, j'ai 17 ans, je découvre, j'ai le souffle coupé à chacun de ses textos, je lis sur internet l'interprétation chimique du coup de foudre par des neurologues, et je n'en crois pas un mot, je suis grave mais je ne me soigne pas, alors là !, surtout pas..., je laisse couler dans mes veines le délicieux trouble, la dévorante envie, je me raccroche à des bribes de conversation, à des regards, je cherche dans ma mémoire le dessin parfait de son visage que je n'ai pas encore pu toucher, je n'ai rien, rien que cette évidence.
J'ai 17 ans et j'ai un peu envie de chanter comme Brian Molko : protect me from what i want.


mardi, mars 16

Alex Metayer 

Je recherche de façon urgente le texte intégral du sketche "les nouilles à la Boudoni".
Que les coupables se dénoncent sur les_editions_atlas@yahoo.fr.
Merci les gens.

Sinon ça va.
Je recherche également des plans hébergement temporaire de courte durée à Berlin.
Merci les gens.

Sinon...
Je vous ai déjà dit que je vous aime ?

dimanche, mars 14

Racontez votre week-end (1 copie double grands carreaux, sauter des lignes) 

Le bon sens en action : Stadtkind et moi-même avons pu constater que quand on se réveille de bonne heure le samedi matin (7h47 pour ma part, un peu plus tard chez lui), on a du temps pour faire plein de trucs (par exemple aller garer sa voiture loin et revenir à pied par le vieux port, aller chercher des homards, prendre un bain tout ça).

Les adages populaires : pour apporter ma pierre à l'édifice de Jérôme, je dirais que "qui dîne chez ma mère, dort peu de temps après" et donc ne risque pas de sortir écouter de la techno et prendre des drogues, perspective qui semblait pourtant fort attirante avant de passer à table.


Meilleur moment du week end : Là j'hésite entre quand on a bronzé en terrasse sur le port avec Stadtkind, quand Buffy a explosé la bouche de l'enfer sa race, quand j'ai hésité à me rouler par terre au soleil comme mon chat, ou quand j'ai choppé ça (sauf que le mien il est rose fluo, eh oui, excusez du peu).




A l'attention de la société Nokia : à ajouter dans la liste des textos pré-écrits, ceci :"Bien arrivée, ai fait bonne route". Depuis bientôt 10 ans, à chaque fois que je pars de chez eux, ça devient chiant à la longue.

mercredi, mars 10

Maturité 

Avouons le, quand j'étais petite, j'étais ridiculement victime du syndrome tout nouveau tout beau.
La vache qui rit était génialement bonne et source de bonheur intense jusqu'à la 4ème portion. Le reste de la boite, beurk. Et c'était mes parents, à la gastronomie alors contrariée, qui se tapaient les fins de boites.
Camembert, Petits Suisses, Pépitos... idem.
Mais ça c'était avant. Depuis j'ai bien mûri.
Je suis capable de manger les yaourts au-delà de la date de péremption, j'aime les fromages surtout quand ils sont vieux et un peu moisis, et si une pomme a une zone noire, je ne la jette pas, je retire le bout pourri avec un couteau pointu et je mange autour. Et non, je ne découpe pas un périmètre de sécurité de 3 cm de part et d'autre, je retire le strict minimum. Comme les grands quoi.

Mais on aura beau dire, on aura beau faire, des nouvelles cellules Ortofon, ça donne quand même sacrément envie de mixer. Et ça éclaire d'un jour nouveau mes platines.
Et puis, sincèrement, à quoi bon mixer des vieux machins alors que j'ai des nouveaux vinyles tous beaux tous neufs, hein?

Nan mais c'est bon, maintenant, j'ai grandi. La preuve, demain matin, j'ai une réunion.

mardi, mars 9

Passablement sans intérêt : 

Je sais : vous allez me dire, je regarde trop la télé, mais Amanda Lear (dont tout le monde s'entête à rabâcher l'ambiguïté homme / femme, alors que ce qui saute aux yeux, c'est son ambiguïté Patsy Stone / Amanda Lear) portait le même haut dénudé samedi chez Ardisson et ce soir sur Canal. Je ne plaisante pas. Le même. C'est proprement scandaleux.

Sinon mes prochains déplacements professionnels (pas tout de suite tout de suite, heureusement) vont m'emmener à La Grande Motte et à Angoulême. Je suis contente contente...

Et quand je suis assise et que je touche mon ventre, je peux attraper une pleine poignée de chair à l'utilité plus que douteuse, appelons ça de la graisse. Alors j'arrête quoi à votre avis : le saucisson, le fromage, les pâtes, l'alcool, le pain-beurre ou les pringles ? (ceci constitue mon menu de la semaine, semaine après semaine...)

C'est effroyable. Mon humeur est une entité météorologique conflictuelle, c'est épuisant, en une heure je passe du fou rire au téléphone avec mon chéri, alors que je lui raconte des trucs sordides de ma vie, à la tristesse des bons jours en regardant la fin de Billy Elliot. Trois notes de piano et je m'enfonce. Trois minutes au téléphone avec lui et je me moque de moi, de bon coeur, je me marre comme une gosse. Au moins avant il y avait cette possibilité, ce nivellement par le bas. Maintenant il n'y a que des montagnes russes. C'est épuisant. Rendez-moi mon truc d'avant. C'était quoi ? Ca coûtait combien le gramme déjà ? Rendez-le moi.

Bon allez, dans 3 jours j'aurai une révélation gynécologique mensuelle, dans 3 jours je dirai Ahhh, c'était donc ça!
Bon allez, on dit que c'est ça ok?

lundi, mars 8

Accessible en un clic 

Aujourd'hui pour me lire, il faut faire un effort avec son gros doigt sur sa grosse souris crasseuse : je suis chez NouS.
D'ailleurs, rien ne vous empêche de lire leur blog, ils sont plutôt pas mal cools. Un peu suicidaires à leur façon aussi, puisqu'ils ont osé se reproduire, preuve qu'ils n'ont pas toute leur tête... Et puis ils sont fanatiques avec les Mac, mais vraiment un truc de malades, limite une secte. Des gens bien quoi (du moins, selon mes critères universellement reconnus et définitivement valables).

vendredi, mars 5

Des mails 

Un mail à Stadtkind :
Nous sommes le 5 mars 2004
je m'appelle à peu près Berlinette
j'ai 26 ans
hier j'ai retrouvé dans des cartons des médicaments de mon ex
et ce midi, j'ai pris une gélule de fluoxétine
plus connue sous le nom commercial de Prozac
pour voir ...
nous sommes le 5 mars 2004
il est 14h14
rien ne se passe
 
ceci est une expérience
du plus haut intérêt
 
objet de l'expérience
redéfinir les limites des territoires dans lesquels j'évolue
m'auto-administrer des choses, des molécules, je suis tellement prête à tout, j'ai 14 ans, je vais bientôt sniffer de la colle ou respirer de l'eau écarlate.

Nous sommes le 5 mars 2004
je m'appelle Berlinette
ce soir je vais encore épuiser mon sexe
 
objet de l'expérience :
rechercher des reliquats de vie en moi
faire renaitre le défunt concept de sensation forte
 
Fear Factor à nous deux
  
objet de la vie :
la destruction
 
Stadtkind,
c'est n'importe quoi dans ma tête
 
tu descends pour voter?
je dois descendre bientôt pour voir les parents
je me disais que les élections
ce serait une bonne occasion
une pierre
deux coups
 
Stadtkind,
fondamentalement
je ne suis pas drôle tu sais
 
Si j'avais comme Vérola
30 ans passés
je dirais que je fais un coup de calgon
le 5 mars
à 14h22
ce qui est quand même incroyablement injuste
quand on sait que je viens d'avaler du prozac.

Il est 15h02 
c'est quoi ce prozac de merde
i feel terribly sad
depuis 1 heure
c'est de la grosse arnaque ce truc
i feel like i don't feel
nothing at all


Sa réponse :
Les sensations fortes
c'est un truc de merdeux
de skater
de djeuns
tout le monde sait
que le bonheur
ou du moins l'absence de malheur
c'est l'anesthésie
le détachement
les sensations fortes
je les conchie
on se rend compte qu'elles étaient fortes
quand elles sont derrière soi
mais sur le coup quoi qu'on fasse
on se fait toujours chier
c'est la vie
c'est comme ça
tu m'entends ?
là je te secoue par les épaules virtuellement
ta tête fait des aller-retours frénétiques
d'avant en arrière
tu te sens revivre
tu reprends conscience
tu te réveilles
et tu te dis
"mais où avais-je donc la tête ?
ce soir, une verveine et au lit."
 

Ma re-réponse :
comment faisons-nous pour être aussi malheureux et cyniques et désabusés de tellement de choses ?
nous sommes si jeunes pourtant
je ne comprends rien à rien
nous sommes en bonne santé
et même un peu beaux
nous ne sommes affligés d'aucune tare physique infâmante comme l'obésité ou la présence d'un gros cul
je ne comprends pas
le bonheur est l'absence de malheur ?
même pas.
même dans le bonheur il y a du malheur
le malheur est un genre d'état permanent
un niveau de base physiologique
enfin non
malheur c'est beaucoup dire
vu l'absence de tares physiques infâmantes
disons le désespoir?
la noirceur?
la tristesse infinie?
et sur ce niveau de base
parfois se greffent
quelques petits pics
de bonheur.
Fluctuation boursière
qui connait plus de jeudis noirs que de 30 glorieuses.

Eeeeeeeeeeeeeh oui,
Mon ami Stadtkind et moi, nous sommes des grands penseurs devant l'éternel...

jeudi, mars 4

Chronologie 

Le 2 mars à 20h02, Berlinette déplace des cartons dans sa chambre fraîchement retapissée et pousse violemment un lit suédois contre le mur pour faire de la place.

Le 2 mars à 23h45, Berlinette se vautre sous sa couette et découvre sur le mur adjacent au lit suédois une bande de papier peint d’environ 1,20 mètre de long, arrachée par le coin du lit violemment poussé.

Le 3 mars à 10h25, dans l’appartement de Berlinette, un peintre termine de reposer des produits de toilette sur les étagères de la salle de bain qu’il a repeinte. Il pose un tube de gel dentifrice presque vide à l’endroit au lieu de le poser sur le bouchon.

Le 3 mars à 13h25, Berlinette va se brosser les dents et trouve le gel dentifrice tout collé dans le fond du tube et donc à l’opposé de l’orifice. Considérant avec agacement la lente progression du gel bleu vers sa brosse à dents, qu’aucune pression-torsion du tube ne parvient à accélérer, Berlinette s’exclame " mais quel con ce peintre ! ".

Le 3 mars à 22h13, Berlinette s’empare des doubles rideaux et les accroche au dessus de la fenêtre de la chambre, en se disant que c’est quand même bien d’avoir un peu d’intimité, surtout ce soir.

Le 4 mars à 00h25, Berlinette a déjà le sexe très irrité mais a encore super envie.

Le 4 mars à 00h42, la tête de Berlinette commence à cogner en rythme contre le mur fraîchement retapissé.

Le 4 mars à 00h43, Berlinette craint un nouvel arrachage de papier peint et décide de mordre un oreiller plutôt.

Le 4 mars à 02h45, Berlinette réalise avec effroi qu’il ne lui reste que 3 heures de sommeil.

Le 4 mars à 06h00, le sexe de Berlinette présente tous les signes de la combustion interne, pourtant elle a encore pas mal envie.

Le 4 mars à 06h25, Berlinette fait un tour des blogs en buvant du café, et tombe sur la playlist de Playgirl qui comporte un morceau de Blonde Redhead.

Le 4 mars à 06h26, Berlinette se lève et titube jusqu’à l’étagère des cd pour s’emparer de la discographie complète de Blonde Redhead qu’elle croit posséder, puis parcourt fébrilement les jaquettes à la recherche du titre cité, qu’elle ne trouve nulle part.

Le 4 mars à 06h27, Berlinette lit sur Internet ce qu’elle avait bien cru comprendre : Blonde Redhead a sorti un nouvel album et elle n’en savait rien.

Le 4 mars à 06h28, Berlinette se dit que ce n’est peut-être pas très normal d’être vexée et énervée de l’apprendre par quelqu’un d’autre, qui donc est plus au courant, au lieu de se réjouir de la perspective d’écouter de nouvelles chansons.

Le 4 mars à 06h29, Berlinette a bien réfléchi et en arrive à la conclusion que non, vraiment, cette fille là est trop énervante.

Le 4 mars à 8h09, Berlinette compare les mérites relatifs en matière de gain d'énergie pour assurer au bureau après une telle nuit de : 4 citrons (vitamine C mais acidité) versus 12 kiwis (vitamine C mais grains noirs dans les dents) versus une moitié de mitsu rose (méga pêche mais grosses pupilles).
 
Le 4 mars à 08h15, Berlinette observe dans le miroir les muscles de ses bras, ou plutôt leur absence totale, et se réprimande gentiment sur la flasquesse de ses triceps, en s'enjoignant à pratiquer rapidement une activité sportive quelconque des bras.

Le 4 mars à 08h20, Berlinette met du gel dans ses cheveux et ne les trouve plus vraiment assez blonds.

Le 4 mars à 08h21, Berlinette caresse l’idée de se faire rembourser un balayage capillaire par la même assurance qui va payer (du moins on l’espère tous) les travaux de l’appartement.

Le 4 mars à 08h23, Berlinette repère une discrète ombre violacée sur son cou, devant, en plein milieu.

Le 4 mars à 08h24, Berlinette s’apprête à boutonner sa chemise jusqu’au dernier bouton pour camoufler le stigmate équivoque.

Le 4 mars à 08h25, Berlinette se souvient de Bruno Lochet et n’en fait rien.

Le 4 mars à 08h38, Berlinette sort de chez elle en regrettant amèrement que son meilleur ami du monde ait pu lui écrire la veille cette phrase banalement nulle "dis donc tu as avalé un clown ce matin!", et en se disant que pareille faute de goût venant de son seul maître après dieu la rendait infiniment triste.

Le 4 mars à 08h41, l’autoradio de Berlinette affiche des caractères un peu genre manuscrit de la Mer morte.

Le 4 mars à 08h42 : ouf. Ce n’était qu’un faux contact.

Le 4 mars à 8h48, Berlinette jette un briquet bic sur le tableau de bord en s’exclamant " Putain, 3 briquets dans cette bagnole et pas un qui marche ! ".

Le 4 mars à 08h49, Berlinette déplore le fait que sa voiture moisie soit antérieure à l’invention de l’allume-cigares.

Le 4 mars à 08h50, le briquet remarche et Berlinette se souvient que les allume-cigares, ça pue et ça met 3 heures à allumer une clope et c’est un truc de plouc.

Le 4 mars à 08h54, perdue dans des rues de Laval d’elle inconnues, parce que des pompiers qui jouent avec des tuyaux avaient barré sa route habituelle, Berlinette songe que ça ne doit quand même pas être bien sorcier de remettre l’affichage de l’heure sur ce putain d’autoradio, que ce serait quand même mieux pour la véracité horaire de ce post.

Le 4 mars à 08h58, Berlinette cherche dans sa mémoire le titre d’une chanson de Kylie Minogue qui aurait pu être le titre de ce post si elle l’avait retrouvé (Come, Come, Come into my… my quoi déjà ? Come into my world. Bienvenue dans mon monde.).

Le 4 mars à 09h02, Berlinette entre dans les couloirs du boulot en pensant que l’anti-cernes n’est peut être pas une si mauvaise invention.

Le 4 mars à 09h03, Berlinette avance dans les couloirs sur des jambes plus que flageolantes et se réprimande gentiment sur la flasquesse de ses quadriceps, en s'enjoignant à pratiquer rapidement une activité sportive quelconque des jambes.

Le 4 mars à 09h44, Berlinette a imprimé 4 pages en anglais pour faire genre elle bosse, et a ouvert pour seul document Word celui dans lequel elle tape ce post.

Le 4 mars à 09h45, Berlinette anticipe les commentaires acerbes de ses lecteurs qui ne manqueront pas de lui faire remarquer que ses profondes réflexions se succèdent à un rythme jamais plus rapide que une à la minute, ce qui équivaut médicalement à un électroencéphalogramme de vendeuse chez Pimkie.

Ce à quoi elle objectera que c’est avant tout un problème technique, puisqu’elle n’a pas de montre chronographe et encore heureux, ensuite un problème stylistique, puisque l’ajout des secondes aurait considérablement surchargé ce post si léger et aéré (pour faire plaisir à celle qui suit sur l’écran avec son doigt quand je poste des pavés), et surtout que ce n’est finalement pas un problème du tout, puisque j’ai dormi 3 heures, j’ai le corps et le sexe en vrac, et neurologiquement parlant, mon cerveau ne tourne pas bien vite ce matin.

mercredi, mars 3

Tout ça me revient. Et reprend sa place. 

J'ai un peu de mal en ce moment, voyez-vous, à vous parler de moi, car je ne sais plus moi-même très bien, comment je m'appelle, ni où je vis ni qui je suis. En ce moment je crois, je vis dans une dimension parallèle, où les bons jours sont moins bons et les mauvais moins mauvais. Tout glisse, plus rien n'a de prise sur moi, je suis ailleurs ; vous qui croyez me voir, vous croyez me parler, et pourtant ce n'est pas vraiment moi qui me tiens devant vous. C'est quelqu'un qui me ressemble beaucoup je vous l'accorde, la méprise est bien compréhensible. Ne me demandez pas où je suis alors, si je ne suis pas là. Je n'en ai aucune idée. Pourtant j'en suis certaine, il y a eu une fissure spatio-temporelle, le continuum s'est difracté comme un beau salaud. Je me suis perdue en route sans doute.
En ce moment, mentalement, je vis dans un film porno.
C'est déconcentrant, perturbant, excitant, et terriblement grisant.

mardi, mars 2

Finalement 

Que savons-nous des pauvres?
Hein?
Pas grand chose, je le crains.
Eh oui nous vivons dans une bulle, nous autres. Reconnaissons-le, nous sommes tous relativement très très beaux (je m'adresse aux gens des 3 premiers rangs), plus ou moins intelligents, nous avons tous plus ou moins fait des études, nous sommes tous plus ou moins homosexuels (un caprice de riche et d'intello, c'est bien connu), nous avons tous plus ou moins soif de culture et d'absolu, et nous sommes tous plus ou moins riches (la preuve, nous avons des ordinateurs, des connexions tip top, nous consommons, nous allons au cinéma, en soirées, nous jouissons, comme des gros bourgeois que nous sommes, nous autres, même avec nos découverts qui s'ils nous affolent, ne sont pourtant rien à côté du quotidien des pauvres).
Mais les pauvres...
Je les ai vus. Eux le samedi matin, ils vont chez Gémo pour s'habiller, les femmes empestent le parfum bon marché dans les rayons de pulls en acrylique, ils vont chez "Noz l'as des lots" et fouillent dans les bacs à la recherche d'un baril de lessive en promo, ils réflechissent au prix qu'ils peuvent mettre dans un baril de lessive, ils vont chez Conforama et prennent des notes, des prix, des dimensions, ils portent des parkas serrées à la ceinture par un lacet réglable, ils regardent avec envie les salles à manger roses en contreplaqué....
Bon attention hein, je les méprise, que ce soit clair. Mais quand même. Je les plains les pauvres... (ah ben tiens oui justement). Bon moi j'étais bien protégée au milieu du peuple, avec mes fringues cool de djeun's, avec des marques dessus, mon MD qui coûte cher mais moins qu'un Ipod sur les oreilles, dans lequel j'écoutais des vinyls que j'ai achetés (ça s'accorde), mixés n'importe comment sur des platines que j'ai achetées (là aussi), caprice de gosse de riche.
Bien protégée. Ouf.

Parce que avouons-le, nous ne savons rien d'eux, et encore heureux.



Positionnement stratégique 

A choisir, un chat s'allongera toujours dans le rayon de soleil sur le parquet, ou sur la feuille que vous êtes en train de lire sur un bureau pourtant tapissé de plein plein de feuilles.
A choisir, un peintre placera toujours la pile de cartons super-lourds-que-je-peux-même-pas-faire-bouger-d'un-mm soit devant la télé soit dans le chambranle d'une porte, certes peu empruntée puisque c'est celle de la salle de bain/chiotte.
A choisir, je me tiendrai toujours du côté où le soleil se lève. On dirait du Cabrel hein? eh ben non, apparemment même pas. Alors de d'où que j'ai ça dedans ma tête moi? Que de poésie mes enfants... Bon mais en même temps, c'est logique comme truc, parce que sinon t'as le soleil dans les yeux et ça fait cligner très fort et après ça fait des RIDES.

Et tout ceci ne sert qu'à rassurer Léo : non, nous ne sommes pas VRAIMENT des artistes.

lundi, mars 1

Je poste le lundi parce que vous ne venez que le lundi, bande de chacals. 

Il y a du givre sur les voitures, du blanc sur les pointes des brins d’herbe, je pense que si on marche dessus ça doit crisser, mais je ne vais pas vérifier, je suis dans la voiture. Il y a la route qui monte et qui descend, et qui tourne, et il y a des ponts, et le soleil vient parfois se caler juste sous un pont, c’est un gros soleil très rouge et très rond, il ne chauffe rien, il n’éclaire rien, il est juste très gros. Il y a le tout petit matin, il y a cette route que je commence à bien connaître, il y a du café. Il y a des dvd, des siestes, il y a se rhabiller 6 fois dans la même journée, il y a de l’envie, il y a de l’ivresse ou plutôt de la défonce du cerveau qui ne sait plus comment répondre chimiquement à autant de stimulations, il y a la question est-ce aussi de la sérotonine qui se libère quand on fait ça ? Il y a la question en suis-je à ce point là d’assuétude que tout ce qui est bon se met à ressembler à des montées d’extas ? Il y a un état permanent de brume d’après le sexe qui se fond dans un état permanent de tension d’avant le sexe, il y a des travaux dans mon cerveau, il y a un état proche de l’ohio, et je ne déteste pas que ça dure 2 jours pleins. Il y a des regards, des rires, des petits déjeuners, il y a des jeans qui tombent autant que ceux du mari d’Alizée sur des fesses musclées, il y a des bosses de muscles sous un t-shirt, et puis après il y a un corps musclé et juste un caleçon, et puis après il y a des emballages de capotes vides derrière le canapé, et puis après il y a peut-être la gaule du matin vue la position pour monter l’escalier de dos, il y a les résultats de foot, il y a l’Equipe sur la table, il y a le mec dont au sujet duquel je sors avec sa sœur.

Ah parce que vous aviez cru que... enfin que je parlais de... Ah mais non. Je sais pas ce qui a pu vous enduire d'erreur, sincèrement.


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