<$BlogRSDUrl$>

mardi, décembre 30

Comme un avion sans ailes 

Bon là ils doivent être déjà partis, ou au moins déjà coincés en salle d'embarquement, les 3 transfuges du Bôcravail (enfin plus que 1 transfuge maintenant ! courage PaCa...)

Alors ?
Qui pense que leur avion va être retardé?
Qu'une nappe de brouillard va noyer Roissy (Orly?) pendant 48 heures?
Que le pilote souffre d'épilepsie essentielle?
Qu'un berger est-allemand va sentir une odeur bizarre dans la valise de Mme mes(més)aventures(les huîtres?) et va exiger une fouile corporelle des 3 terroristes?

Hein ?
Vous ne pensez pas sérieusement que ce voyage puisse BIEN se passer? Si ?

lundi, décembre 29

En fait... 

Uèèèèè alors fiiiiiiiiiiiiiiiiiinalement...
Boooooooooooooooooon normalement...

Moi à Nouel je me suis bien foutue de la gueule de ma soeur qui savait toujours pas ce qu'elle faisait le 31.
Dingue! A une semaine de l'échéance : rien de décidé, savait pas.
- Soit chez Jacinthe (!!!) mais "c'est une racaille et je la connais pas"
- Soit chez Erwann mais c'est un gros lourd (ah bon ? ouais, l'autre jour il a appelé 3 fois sur ma messagerie et il a laissé 3 fois le même message lourd. Mais quoi ? Lâche la bite de ton copain et décroche. Ah ouais.)
- Soit chez mon bébé parce qu'il faut garder le chien.

Mais ma pov' soeur, c'est dans 7 jours et t'as que ça comme plans ? Ben cherche pas, ton réveillon y va être tout pourri.

Ouais, je me suis bien gaussée.

Moi?
Oh mooooooooooooooa... (gratte la nappe en regardant mes ongles, essaie de siffloter en même temps que parle mais ça fait des bruits bizarres...) je vais à une soirée près de Bordeaux, des dj-du son-de la drogue. Je me fais incruster, c'est bon, c'est réglé.

Et alors en fèèèèèèèèèt...
Enfin disons que fiiiiiiiiiiiiiinalement...
Mais ça peut peut-être encore éventuellement s'arranger hein, mais pour le momeeeeeent...

En tous cas, je veux bien aller partout mais pas ...


dimanche, décembre 28

Agrandir la fenêtre 

Détail pratique :
Si tu règles bien la taille de ta fenêtre, tu peux écouter les 3 morceaux en même temps, c'est encore plus mieux. La musique c'est comme tout, quand on aime, on ne compte pas.

Pas chez moi 









vendredi, décembre 26

Mes chers voisins 

Trouvé dans ma boite à lettres, sans enveloppe, juste plié:




Voui bon, je sais, vous y voyez rien, j'ai pas de scanner.
En vrai ça dit :

"Chère Madame, chère Mademoiselle, en tout cas pas Monsieur,

Je suis vôtre voisin du dessus. Je me permets de vous exprimer ma sympathie. Vous êtes jolie et gentille et, je suis un peu timide.
Peut-être, travaillez-vous à l'université ou à l'hopital ? Moi-même, je prépare un diplôme qui me permettra de travailler en Allemagne.

J'aimerais tant apprendre à vous connaître,
Votre plus fidèle admirateur,

Bisous, Richard Deraille"

J'aime autant vous dire que je regarde mon plafond d'un sale oeil.

Gladys : salope salope salope!!! 

Quelle pute de cafteuse! j'adore...
Et Robert qui joue plus que jamais les vieux beaux, qui vient même plus à ses audiences, qui drague une ministre...

Ah ? Vous les connaissez pas mes amis du vendredi ?
Vous regardez pas les bonnes séries alors.

Ma préférée c'est Audrey, la secrétaire qui n'en branle pas une (pas la noire, l'autre) :
"tu sais pas la dernière? La nouvelle assistante m'a demandé de ne plus jeter les feuilles avec une face vierge parce que ça pouvait servir de brouillon... Ca va devenir le goulag au cabinet!"

Bon sinon j'ai une nouvelle télé (COULEURS) et je l'ai regardée faire de la neige pendant une heure (1 h) en touchant à tous les boutons avant de réaliser que j'avais branché le fil d'antenne dans une fiche audio. Oui, je sais, je suis blonde.

Et dans les pompes à essence automatiques (quoi? parler à une caissière alors que je peux vivre un grand moment d'intimité avec un automate? c'est mal me connaître...) j'aime bien quand on me demande :
"Voulez-vous un ticket ?
A - Non
V- Oui "
Oh ben voui tiens, desfois que ça passerait en notes de frais...

mardi, décembre 23

La nuit promet d'être belle,  

car voici qu'au fond du ciel, apparait la lune rousse...
Champagne!

Tranche de vie
22h45.
Je regarde Questions pour un champion et aussi les 2 chats qui se lèchent le cul après avoir déchiqueté le paquet de croquettes en lambeaux sans que je lève le petit doigt.
Je suis en train de finir une bouteille de champagne toute seule parce qu'elle est partie bouder dans la chambre.
C'est nouel.
(Hier c'était moi qu'étais partie bouder à 22 h. Très bien parti ce concours...)

Bon donc là je sais pas trop...
C'est surtout glauque ou surtout cocasse ?

I shtill have shome champayne anyway. Dizijnot sush a big deal you know. Nooooo, don't be shad, ish Chrishmasssssss!! Love iz in ze air.... Maybe i shoudjust go and shay " I love you, I mean, I REALLY lovyou" and she would... Or maybe i shall finish this poor lonely bottle of champayne... I mush finish this bottle, in memory of all zhose tragic parties finished whijhout champayne!


On tombe dessus, c'est le jeu ma pauvre Lucette!

OH PUTAIN 

OH PUTAIN.
OH PUTAIN OH PUTAIN OH PUTAIN.


En réalité mon enthousiasme par rapport aux faits qui vont suivre ne mériterait guère qu'un ou à la rigueur 1,3 "OH PUTAIN" mais j'aime bien en faire des tonnes comme lui, je trouve que ça dynamise l'ensemble. Par exemple, là, vous en pouvez plus tellement vous attendez la suite... Vous êtes pendus à mes mots, la bouche ouverte.... Heu, vous avez un petit filet de bave là...

Première fois que je dis un truc au boulot et qu'on me répond que c'est peut-être une bonne idée. Et même qu'on va la suggérer aux chefs.
Voilà c'est ça les faits.
OH-PUT-ain
Attendez de voir l'idée. Parce que en vrai j'aime bien mon idée.

Ma boite fabrique des médicaments. Des comprimés. Notamment une marque. Et en 2003, ils ont changé les comprimés, maintenant ils sont pareils mais mieux. C'est un "plus produit". Donc tous les anciens ont été retiré de la distribution, pour le lancement en fanfare du nouveau-médicament-pareil-mais-mieux. Sauf que le message a mis un peu de temps à arriver au cerveau des mecs qui fabriquent les comprimés, alors ils en ont encore fabriqué un petit million avant de se rendre compte que ça servait à rien. Et maintenant c'est mes chefs qui se font engueuler avec leur million sur les bras.
Mon idée, c'est qu'au lieu de les détruire sous contrôle d'huissier avec retraitement des déchets tout ça, on les DONNE à des associations, au tiers-monde, je sais pas... Et on s'arrange pour qu'il y ait des caméras le jour où on livre.
Quelqu'un a le numéro de l'agent de Kouchner ?

J'ai un coeur gros comme ça.

samedi, décembre 20

Mesquinerie 












vendredi, décembre 19

Les jouets 

soit les gamins les cassent au bout de 2 jours, soit ils les abandonnent dans un coin, pour jouer finalement avec un trousseau de clés ou le tiroir des boutons de la grand-mère, qu'ils se mettent dans le nez (les boutons. je l'ai fait moi-même. urgences. finalement pas été fibroscopée puisque ai éternué le bouton dans le haricot en inox, juste avant de vomir sur mon pantalon écossais que je détestais parce qu'il grattait à mort. Noël 1983.)
Et ben moi c'est plutôt la deuxième option : abandon. Désintérêt. Lassitude.

Mon grand concours de délations : voilà, au bout de 2 jours, j'en ai plus que marre, c'est fini, c'est plus drôle, ça ne l'a jamais été de toutes façons.

Et puis demain Laurent Garnier joue encore au Rex sans moi, alors je suis totalement anéantie, laissez-moi vous le dire.

mercredi, décembre 17

Laissons Le Chevalier et Heileen psychoter encore un peu, 

blêmir, frémir et s'inter-balancer mutuellement, pour tenter de retarder l'echéance...
Et intéressons-nous plutôt à la Vérola qui se croit bien tranquille dans son coin, qui croit que j'ai pas de dossier sur elle...
Vérola, de son véritable nom Ivanova Bogdanov, aime l'eau de vie de sa Croatie natale. Elle emmène sa bouteille de gnôle dans les endroits les plus branchouilles du jean Diesel et du Faux-hawk (le café Le Café, par exemple) et se sert discretos... C'est pas classe ça?
Son copain lit l'équipe d'ailleurs.
Alors il peuvent toujours s'habiller en Dior pour épater la galerie, je les ai percés à jour...
Sinon elle a une chatte (enfin ça fait deux) qui porte un nom de yaourt, une grosse main verte PMU sur son bureau, et elle n'aime pas le riz froid. Vous êtes tous au courant de son transit intestinal, alors je passe. Il coule dans ses veines autant de champagne que de plasma, depuis un séjour prolongé en pays rémois. Elle passe autant de temps que Jean-Bapt' chez Ficus Joyeux, pour une quantité de travail abattue au moins triple. Mais pas le salaire. Ce qui a des conséquences désastreuses sur les bénéfices de LVMH.
Un certain serveur d'une certaine crêperie de Levallois garde un souvenir ému de ses rencontres furtives avec Ivanova, mais il m'a demandé de garder le silence. Tout comme il a gardé une mèche de ses cheveux et une assiette dans laquelle elle a léché le nutella un midi il y a trois mois en souvenir. Respectons sa discrétion.

lundi, décembre 15

Je balance # 1 

Et puisque tu m'as grave grillée (Soizic Le Dantec.... pas mieux!) cher ami, c'est par toi que je commence : le Stadtkind de mon coeur.

Le Stadtkind tire son nom d'un morceau de la belle Ellen Alien, comme il vous l'a déjà dit, et comme moi d'ailleurs puisqu'il me doit tout.
Cependant vous en conviendrez comme moi, c'est un peu gonflé de sa part de se prévaloir d'une telle filiation spirituelle alors qu'il est beaucoup moins fan d'elle que MOI, et d'ailleurs MOI je la connais intimement, alors que pas lui, depuis qu'une fois à Bordeaux (le 19 avril 2003 au défunt 4sans soit il y a 214 jours et 3 heures) nous avons echangé elle et moi ce qu'on peut appeler un grand moment : elle m'a regardée droit dans les yeux pendant son set, oui MOI, noyée au milieu de la foule des anonymes, dont je dépassais un peu quand même parce que j'étais montée sur le podium, ben ouais, et elle a répondu à mon bras-tendu-main-ouverte par un bras-tendu-main-ouverte.
Alors ? Ouais je sais ça calme.
Bon j'ai quand même été un peu décue en Août 2002 quand A. et moi-même croyions dur comme fer qu'Elle allait venir dormir chez nous à Brest pendant Astropolis parce qu'on croyait que notre croisiériste avait le bras très très long et que en fait non, pas à ce point là. Enfin pour vous dire le niveau, on s'était aussi fait des films sur les crêpes qu'on allait faire à Carl Cox. Bref.

Bon donc le Stadtkind a pour couleur préférée le gris, et aussi le noir.
Son véritable nom est Jean-Baptiste Delimoge, (en hommage à 2 de ses passions), il développe une attirance immodérée pour son métier (statisticien free lance à la RATP) et ma mère. Malheureusement, cette passion n'est réciproque ni dans un cas ni dans l'autre.
Il habite dans le quartier des grosses putes défraichies, il mange souvent du soja et des Actimel, et il possède une planche à repasser mais pas de télé et surtout PAS DE CAFE ce qui est intolérable, surtout quand il sait que je vais dormir chez lui (mais sans lui, lâcheur).
Son numéro de portable est en fait un numéro de be-bop, le 244, ça marche quand il se trouve à proximité d'une des 2 bornes encore en fonctionnement à Paris, soit la tombe de Jim Morisson et le Bateau-mouche "La croisière". Donc le mieux est de le contacter par Minitel, vu qu'il a une adresse La Poste.net.

Quant à notre relation à lui et moi, vous n'en saurez rien bande de chacals, sauf à me payer grassement (parce que OUI, il s'est passé des trucs...), sauf bien sûr qu'il me doit tout.

dimanche, décembre 14

SUS A L'ANONYMAT. 

Y'en a marre de se planquer derrière des pseudos débiles, maintenant, faut assumer.
Je vais donc balancer ma véritable identité.
Et comme je trouve que mes consoeurs et confrères virtuels sont bien lâches de se planquer aussi, je vais balancer les identités réelles de Stadtkind, Vérola, PaCa (non, en vrai, PaCa n'est PAS Pascal Pellerin l'écrivain...), Mon avis sur tout, Mme Mésaventures, Le Chevalier Félon, Perdu d'avance (je l'ai vu en vrai l'autre jour dans un bar, avec sa copine suédoise... je suis trop une groupie...), ainsi que les noms de leurs conjoint(e)s, la nature de leur activité professionnelle (proche du néant pour certains, certes), leur adresse, et leur numéro de portable.


Je commence demain.
Je balance un nom par jour.
Les outés seront tirés au sort par ma blanche et innocente main.

NB : mon silence s'achète... enfin faut y mettre le prix...

Si je ne poste pas, ce n'est pas forcément parce que je n'ai rien à dire 

Ou alors si.

Ma boite chérie m'envoie à Paris pour travailler un samedi, suivre une formation, des cours, prendre des notes, pour revenir avec des news, de l'info, du LOURD!
Ma boite chérie ne sourcille pas quand je demande un train le vendredi soir.
Ma boite chérie n'imagine pas une seconde que je puisse sortir le vendredi soir jusqu'à 4 du mat et de ce fait compromettre grandement la qualité de mon attention et la valeur des renseignements glanés à cette formation.

Eh les mecs ?
Vous êtes vraiment trop cons!
Evidemment que je suis sortie ! J'étais même un peu bourrée, en tous cas le samedi matin, je tenais pas debout et je puais grave de la gueule.

Pardon à ma voisine pour mes innombrables baillements qui laissaient certainement filtrer jusqu'à ses naseaux le doux fumet de mon haleine chargée.
Pardon aussi au St Patron des Végétariens que j'ai trahi en me jetant comme une affamée roumaine sur le rosbeef servi à 13h30 (putain ! pourquoi pas 15 h!!!) dans un troquet innommable et surchauffé.
Pardon à l'orateur qui a pris la parole vers 17 h (mon seuil de tolérance était alors franchi, il était même loin derrière moi, tellement loin qu'on pouvait se demander s'il avait un jour existé) et dont le léger défaut d'élocution ( c'est un genre de bégaiement tu vois, mais pas exactement, enfin pas de dédédoublement des sysyllabes mais plutôt des grosses cou pures au mileu des mots ou des phrases) m'a totalement distraite de son propos.

Pardon enfin à Fatou. Oui petite, je te demande pardon à genoux.
Que je vous explique.
Dans le train de l'aller, j'avais une place en 1ère (yeah) dans ce que la SNCF se plait à appeler le "salon" : une arnaque totale ce truc, 2 rangées de sièges qui se font face, où que tu regardes, y'a un de tes compagnons d'infortunes qui te mate.... brrrrr....
Donc en face de moi, dans le coin, une gamine, 13/14 ans, black, des petites tresses, engoncée dans son blouson qu'elle ne quittera pas malgré les efforts de la SNCF pour transformer le "salon" en étuve. Un classeur Force 4 sur les genoux, la miss mate tous les voyageurs du "salon" avec un air de mépris évident, moultes hausssements de sourcils et yeux aux ciels, moues arrogantes et sourire grimaçants. Elle balade son regard sur nous, pauvres cons d'adultes, et elle nous méprise grave. La pute.
Je la calcule parfaitement la sale gosse, elle rentre en week end chez son divorcé de père à Paris, comme tous les 15 jours. Ses parents culpabilisent à mort pour ces allers-retours permanents, alors hop, en Première Classe. Et au collège, miss monde doit être une de ces sales morveuses qui répondent aux profs, devoirs pas faits et jeans taille basse.
Elle sort ses billets de train, elle a un abonnement, tiens, qu'est-ce que je disais, avec son nom inscrit au dos des billets, Fatouwana Dia (à peu près). Putain mais qu'ils sont cons ses parents! Pourquoi pas Fête Nat aussi??? S'ils veulent vivre en France, va falloir revoir les choix de prénoms les cocos... (Oui, je suis un peu raciste en vrai....)
Donc bon, la gamine, je venais de lui tailler un costard, fallait voir.
Et là, elle remet ses cheveux derrière son oreille et j'aperçois... une prothèse auditive. Non...
Merde! C'est pour ça les grimaces qui agitaient son pauvre petit visage d'ange. Merde!
Elle ouvre son classeur : des cours de cuisine, la recette de la béchamel. Putain. Elle fait un CAP cuisine d'insertion de merde, à 3 h de chez elle, dans un bled en Bretagne où elle doit être la seule black.... Pauvre petit ange.
Pardon Fatou. Ma connerie n'a pas de limite.

lundi, décembre 8

Me r'voilà 


Dans mon nouveau chez-moi, c'est Noyel, du coup les platines brillent de mille feux, youki.



Et mon chat est très content de sa nouvelle maison ; la preuve ? il est beau, et il a l'air très intelligent sur les photos.






Sinon, ce qu'il y a de nouveau dans ma nouvelle vie, c'est que je me lave tous les matins, et pas seulement quand j'ai envie d'un bain. D'ailleurs, dans ma nouvelle vie, je prends que des douches, parce que j'ai pas de baignoire. Et aussi je m'habille tous les matins avec autre chose que des jeans et des Pumas et ma parka kaki.
Et ça ça me fait bien chier.


Et aussi, pour les 3 râleurs chroniques du premier rang (Stadkind, Human Target & Heileen. Non, pas de lien sur vos noms, vous m'avez assez fait chier...) : vous me direz si mes photos passent sans pour autant créer un chaos apocalytique dans votre Explorer, désormais...
Je vous préviens qu'à cause de vous et de vos suppliques insistantes, j'ai viré ma radio-blog artisanale que personne n'allait jamais voir et encore moins écouter, qui contenait pourtant un pitoyable mix de myself, autant vous dire que ça m'a déchiré le coeur... Tout ça pour 3 pauvres photos...

lundi, décembre 1

Anti-daté (mais vous n'y couperez pas) 

Pour commencer, essayez d'avoir une relation conflictuelle avec vos parents. Pas la guerre non, mais juste la crise d'adolescence pénible, avec les portes qui claquent et les baffes qui se perdent.

Quelques années plus tard, transformez votre relation avec vos parents en un truc confortable mais complètement faux-cul. Vous les trouvez formidables, normal, ils le sont, ils vous aident et vous soutiennent, vous êtes sûre qu'ils vous aiment telle que vous êtes, vous avez confiance en leur amour, mais pas au point de leur dire la vérité, si vous suspectez que ça pourrait leur déplaire.
Résultat, ils ignorent tout de vos expériences stupéfiantes, de vos nuits blanches, normal, des parents comme ça, on les préserve, pas question de les effrayer en leur expliquant une montée d'exta. Mais ça va plus loin, il faut aussi qu'ils soient fiers de vous, et surtout ne pas leur faire de peine, parce que sinon vous pourriez cul-pa-bi-li-ser (je vous rappelle que le muscle le plus développé chez vous est la culpabilité).
Résultat, ils ignorent que vous fumez depuis l'époque où un paquet coûtait moins de 18 balles, et surtout, et bien évidemment, et - vous vous en faites souvent le reproche - ils ignorent que vous êtes gouine.
Forcément.
Hé oui. Vous ne vivez pas dans un téléfilm, où on se dit tout et où on se pardonne tout en 84 minutes avec 2 coupures pub, non, je vous rappelle que vous êtes au pays des non-dits, des secrets, des trucs mal digérés, des tabous et de la lâcheté, de l'incompétence relationnelle et de la fuite. Vous êtes dans ma famille, et dans ma tête.
Alors vous avez reculé ce moment fatidique de l'annonce, sûre que ce serait terrible, que vous feriez pleurer votre mère et que vous boucheriez les coronaires de votre père, sûre que votre mère ne vous le pardonnerait jamais, et vous assassinerait de son acerbe ironie jusqu'à la maison de retraite. Vous avez d'abord prétexté attendre la vraie histoire, pas question de leur dire si vous n'avez personne à leur présenter. Et puis la vraie histoire est arrivée, et vous n'avez toujours rien dit. Parce qu'il y avait toujours une bonne raison d'attendre. Attendre d'avoir un vrai boulot, pour qu'au moins de ce côté-là, ils soient rassurés. Attendre...

Et puis à la fin d'un mois de Novembre et de nomade, particulièrement long, demandez-leur de vous aider à déménager. Confiez-leur la tâche de louer un camion, puis de vous rejoindre chez vous, enfin votre ancien chez vous, l'appartement que vous trouviez génial et dans lequel vous avez vécu avec elle d'amour et de champagne pendant un an. Celui-là même que vous n'avez aucune envie de quitter. Dans la ville que vous n'avez aucune envie de quitter. Cette ville que vous avez maudite pour ses bouchons et ses travaux, pour sa fourrière zélée et ses Bordelais puants, cette même ville que, pleine de mauvaise foi, vous aimez désormais d'amour, vous promettant d'y revenir le plus vite possible. Cette ville que depuis quelques jours, vous parcourez avec désespoir, laissant errer votre regard mouillé sur ses vieilles pierres. Cette ville où vous l'avez connue et où vous avez vécu avec elle, ces rues où vous l'avez embrassée, parce que dans cette ville c'est normal, ces cafés, ces restaurants dans lesquels vous savez encore exactement à quelle table vous vous êtes assises, sous quelle table elle vous a pris la main, sous quelle table elle vous a fait du pied.
Cette ville que vous quittez ce matin. Sans savoir quand vous pourrez y revenir, même pour un week-end.

Demandez de l'aide pour votre déménagement, à vos parents, et comme ça ne suffit pas, comme il faut d'autres bras, à votre pote, et comme ça ne suffit pas, comme il faut d'autres bras, et comme c'est le seul moyen de la voir encore un peu ce matin, demandez-lui à elle. Demandez-lui de jouer la comédie devant vos parents, le rôle de la super pote, demandez-lui de vous appeler par votre prénom, et surtout pas "mon coeur" ni "mon ange". Demandez-lui de ne pas vous caresser, vous embrasser, de ne pas vous TOUCHER dans ce moment précis des adieux où les corps ont besoin, où les corps ne savent rien faire d'autre que de se toucher, se serrer, se serrer ; de ne pas vous TOUCHER dans ces escaliers qui étaient les nôtres, et dans lesquels nous devons nous croiser les bras chargés de cartons.

Regardez avec horreur le camion se remplir, l'appart se vider. Regardez avec horreur approcher le moment du départ. Il est à peine 11 heures putain! Pas encore, pas déjà, pas ce matin, pas maintenant!

Et maintenant, regardez vos parents dire au-revoir et merci à vos amis, et vous aussi, dîtes au-revoir et merci à vos amis. Remerciez chaleureusement pour la sueur et les étages, faites la bise à votre pote, et, sous le regard fatigué et pressé de partir de vos parents, faites-lui la bise à elle. Une pauvre bise. Et vous la regardez dans les yeux, pour qu'elle y voie ce que vous lui dites avec ces yeux mouillés, et vous ne dites rien, parce que vous ne pouvez pas parler, et vous baissez les yeux pour retenir vos larmes devant vos parents, et vous montez en voiture, et c'est fini, vous partez. À 11 h 03 ce matin.

Voilà, faites tout ça ; et au moment de ce départ, vous verrez bien si vous n'allez pas vous aussi vous mettre à pleurer à chaudes larmes dans votre R5, là où vos parents ne peuvent pas vous voir, là où les passants ne peuvent pas vous voir, là où le pare-brise ruisselle d'autant de pluie que vos joues.
Vous verrez bien si vous n'allez pas vous aussi pleurer pendant 200 km, pleurer sur cette pauvre lamentable détestable bise, pleurer sur ce regard fuyant échangé, pleurer sur ces adieux indignes de votre amour, pleurer sur votre connerie, sur votre lâcheté, sur la nullité de tout ceci. Pleurer sur ce qui s'achève, parce que vous ignorez ce qui commence. Pleurer de ne pas pouvoir en pleurer. Pleurer de devoir cacher vos larmes. De rage et de désespoir et gnagnagna.

Affligeant non?
Et pourtant tellement réel. Je suis consternante.

This page is powered by Blogger. Isn't yours?